J’ai rencontré Régis via l’application Shapr, un lieu de networking à l’image de Tinder mais uniquement professionnel. Nos échanges furent courts avant de se retrouver autour d’un café sur son lieu de travail, un coworking situé à Villeurbanne… Un immense espace au style vintage entièrement pensé par notre architecte d’intérieur : mon premier coup de coeur ! Le deuxième arriva pendant nos échanges, j’ai tout de suite trouvé Régis très inspirant et surtout passionné. Typiquement le genre de personne avec qui je pourrais échanger des heures.
Aujourd’hui nous sommes amis, nous collaborons ensemble et nous voyageons ensemble. Nous sommes tout deux très curieux de cette merveilleuse structure de la réalité et nous partageons notre passion commune pour l’architecture. Une de mes plus belles rencontres 2018 ! Je te laisse la parole…



Comment aimes-tu te présenter ?
Je n’aime pas me présenter, je préfère que l’on me découvre. Pour répondre quand même de façon détournée je dirai « avec un grand sourire et une poignée de main franche »
Quand et comment t’es-tu dirigé vers l’architecture d’intérieur ?
J’ai choisi mon métier assez tardivement, bien que j’ai sans doute voulu être pompier ou astronaute petit. Mais j’ai depuis toujours aimé dessiner et mes premières œuvres, dont je n’ai hélas pas de souvenir, étaient, au témoignage de mes parents, des lapins souples (j’avais dû feuilleter un bouquin sur Dali). J’ai continué à dessiner, plus trop de lapins d’ailleurs, et j’allais aux Beaux Arts le mercredi.
Le design m’a rapidement intéressé, et après avoir eu le privilège incroyable de rencontrer le designer de la Renault 5 je me suis dit que je deviendrai plus tard design automobile (autre passion depuis toujours, avec les lapins souples). Un peu plus tard, reluquant les belles bagnoles de mon voisin qui était avocat, je me suis dit que passer un CAPA n’était sans doute pas une mauvaise idée.
Néanmoins, avec un père ingénieur dans le bâtiment, très bricoleur de surcroit, et qui trimbalait toujours avec lui de grands plans d’architectes dans ses dossiers, et une mère brocanteuse, j’ai baigné toute mon enfance dans les plans, le mobilier sur mesure et la décoration. Après le Bac, ne sachant finalement pas vers quelle orientation artistique me diriger, architecture ou design, et après avoir avoir définitivement enterré la nouvelle idée de devenir garagiste, j’ai suivi les cours d’un atelier parisien préparatoire aux écoles d’art.
A l’issue de cette année je me suis dirigé vers l’architecture Intérieure, sorte de lien évident entre le Design et l’Architecture. J’ai donc intégré l’Ecole Supérieure des Arts Modernes, à Paris.
Quelle est la partie qui te passionne le plus dans ton domaine ?
Assurément la phase conception, que vais je faire d’un bâtiment ou d’un espace qui ne correspond pas aux besoins attendus ? Le suivi des travaux est toutefois passionnant car j’aime l’aspect techniques de la mise en œuvres. Je crois que j’aime toutes les phases d’un projet finalement, car même le relevé d’état des lieux, lorsqu’il n’existe pas ou plus de plan, reste, bien que souvent fastidieux, un exercice intéressant.
Comment définirais-tu ton style ?
Je préfère l’Architecture d’intérieur à la déco, mais à titre perso je dirais Bohème Chic ou ChicVintage, encore que je n’impose aucun style dans ces domaines, l’essentiel étant que le lieu, qu’il soit professionnel ou personnel, corresponde parfaitement aux attentes de mon client. D’une manière générale j’aime réemployer des matériaux, leur donner une seconde vie, c’est aussi un geste environnemental auquel j’accorde beaucoup d’importance. Du coup j’aime trainer aux puces et j’adore les brocantes de campagnes.


Quelles-sont les personnes qui t’inspirent ?
William Krisel, il a quasiment bâti tout Palm Springs, j’aime ce style ultra épuré, sobre et moderne et aujourd’hui vintage et tellement inspirant, et plus généralement les architectes et décorateurs de la période Mid Century. Bien sûr il ne s’agit pas de redessiner le passé mais cette période est pour moi une formidable source d’inspiration pour bâtir demain.
Quel est ton rapport à la photographie ?
J’aime flasher tout voire n’importe quoi (les rues, les grues de chantiers, les gestes des artisans, les voitures, les espaces, mes enfants, mon chat… ) J’ai fait mon premier stage photo à 13 ans. La pellicule (ou la carte mémoire) fige à jamais les instants, les émotions, les évènements, l’histoire. Je passe beaucoup de temps à regarder des photos, ces moments parfois nostalgiques m’inspirent ou me transportent dans des époques que je n’ai pas forcément connues.
Pourquoi mettre en image tes réalisation ?
La photographie, outre nous apprendre l’histoire, est un formidable vecteur de communication pour construire le futur. « Regardez ce que j’ai fait, imaginez ce que nous ferons ». Tes images permettent à mes clients une projection, une sorte de concrétisation de ce qui n’existe encore pas. Putain c’est fort !! C’est d’autant plus fort que ces images ne correspondent pas systématiquement à leurs propres espaces.
Un mot sur notre collaboration ?
Mon photographe doit être la prolongation de mon propre regard mais en mieux, il doit savoir mettre en valeur les espaces fraichement bâtis, faire passer les émotions d’un lieux que j’ai dessiné et des objets qui le meublent, comprendre et exprimer les sensations que je veux faire passer. Tu sais le faire, tu en as le talent, alors je te garde pour toujours !
Retrouvez l’intégralité des ses réalisations sur regislannoy.fr